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vendredi 30 juillet 2010

¡ Que lo cumpla feliz !

Joyeux anniversaire à notre plus fervent supporter... El Abuelo !!!
Merci beaucoup pour tous ces commentaires qui nous ont fait bien plaisir.

mercredi 28 juillet 2010

Córdoba

La route pour descendre directement depuis Cafayate vers le sud étant coupée par la neige, nous sommes donc remontés à Salta pour attraper l'autoroute qui, via une escale de 4 heures à Tucumán (ce qui nous a donné l'occasion de voir la Casa Histórica, lieu où a été déclarée le 9 juillet 1816 l'indépendance de l'Argentine), nous a mené à Córdoba où nous avons posé le pied le lundi 19 au petit matin.

Déjà du temps de la colonisation espagnole, Córdoba était appelée en espagnol « La Docta » (La Docte) pour son université instituée en 1612. Elle continue à mériter cette appellation : elle est la ville latino-américaine possédant le plus grand pourcentage d'étudiants universitaires par rapport à sa population totale (12 %). Parce que nous ne sommes pas chauvins nous ne rappelerons pas que Grenoble en compte 20%.
Ses nombreux musées, ses belles églises baroques à tous les coins de rues, sa Manzana Jesuítica (ensemble d'édifices construits par les jésuites durant le XVIIème siècle) classée Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO, son activité politique intense, nous ont effectivement donné l'impression d'être dans un centre culturel, intellectuel et social de première importance.

"Si tu as bu, ne conduis pas". À Córdoba, même les sorcières ont du mal...

Résumé de nos activités, chaque étape fera dès que possible l'objet d'un article plus détaillé.

Du lundi au samedi nous avons découvert tout doucement la ville, avec le jeudi une petite sortie à Alta Gracia histoire de passer du coq à l'âne en visitant dans la foulée la maison du Che et une estancia jésuite. Du dimanche au mardi nous sommes allés "travailler" dans une estancia (toujours en activité celle-là) perdue dans les sierras de la province de Córdoba. Le jeudi nous nous sommes baladés dans le parc national de la Quebrada del Condorito, une école de vol naturelle pour jeunes condors. Enfin, nous avons passé notre dernier jour cordobese à Mina Clavero, petite ville célèbre pour ses spots de baignade au milieu des rochers. Le soir même, bus pour Buenos Aires, arrivée le samedi 31 à l'aube.

samedi 24 juillet 2010

Cafayate, sa Quebrada et les ruines de Quilmes

Cafayate est une ville au sud de la province de Salta très connue pour ses excellents vins. Entourée de montagnes, proche de la jonction des rio Calchaqui et Santa Maria, elle profite d'un climat doux (en théorie 3 jours de pluie par an) et d'une vue spectaculaire.

Les premiers habitants du coin étaient le farouche peuple Diaguita qui ont tant et si bien résisté a l'envahisseur que les espagnols, excédés par tant de mauvaise volonté dans leur esclavage, ont purement et simplement déportés les 2000 derniers habitants pour construire la ville de Buenos Aires. Pourtant l'aculturation inca s'était plutot bien passée...
Les descendants des indiens qui ont pu fuir dans les montagnes ont gagné il y a deux ans le droit d'assurer les visites dans les ruines de leur antique cité Quilmes. On a été surpris de voir que le feuillet de la visite expliquait plus leur combat actuel que le mode de vie des anciens. Ca fait vraiment bizzare de lire des revendications émanant d'un peuple indien toujours d'actualité !!
Petite note pour ceux qui sont déja venus par ici : la bière Quilmes célèbre dans tout le pays provient du quartier Quilmes qu'ils ont habité à Buenos Aires et non pas d'ici !

Il ya deux routes qui permettent de rejoindre Cafayate depuis Salta. L'une sinue dans la vallée Calchaqui (en passant par Cachi) et l'autre remonte le río de Las Conchas dans la Quebrada du même nom. Au début nous avions très envie de louer des vélos pour se balader dans les 50 km de la Quebrada. Au vu du froid, nous nous sommes raisonnablement dégonflés et avons opté pour l'excursion organisée. La Quebrada de Humahuaca est classée Patrimoine de l'humanité, nous nous attendions à quelque chose de beau. Là, on a été bluffé.


Les explications sur l'origine des formes et couleurs de ces monts restent toujours aussi peu claires. Je vous en livre quelques traits étape par étape.
La Quebrada doit son nom aux coquilles (conchas en espagnol) qu'on trouve sur la plage à son entrée sud. Certains parlent d'une ancienne mer, d'autres de simples lacs. En fait le vent ne cesse de faire croître ses dunes de sable fin. Mais d'ou tire-t-il son sable, me direz-vous ?



De ces étranges sculptures de sédiments marins déposés alors que prédominait un climat chaud et humide - régal pour les crocodiles et les tortues- fracturés par les mouvements tectoniques de la région et façonnées à présent par l'érosion et le vent. Les pierres rouges, plus fragiles, souffrent plus du vent que les blanches soumises principalement a l'érosion. Ces dernières présentent un relief plus abrupte et donc des sculptures type "fenêtres" ou "obélisque".


Un peu plus au nord, les roches ne se contentent plus de simples blanc ou rouge. Elles sont habillees de rayures vertes, bleues, rouges, blanches... peintes au pinceau fin. Notre guide soutenait qu'il s'agit d'un fer volcanique qui s'est oxydé dans des conditions de temperature et de pression selon sa profondeur, chaque oxyde ayant sa propre couleur. Le livre qui nous sert de référence (Salta : Geologia del Paisaje y su Patrimonio Natural de R.N. Alonso) prétend que l'affaire est nettement plus complexe...





Ensuite on retrouve des roches basaltiques unicolores (souvent rouges) plus ou moins verdoyantes auxquelles l'érosion a tracé de curieuses formes telles un crapaud, ce gigantesque amphithéâtre à très bonne acoustique ou cette gorge du diable défiant les lois de la gravitation qui nous a permis de jouer à Matrix.






Pour finir, la vallée devient plus fertile et la végétation nous cache probablement d'autres surprises. On revient "à la normale" presque avec soulagement.

Comme on l'a dit précédemment nous avons eu le plaisir de contempler ces paysages aux sommets enneigés, bien que nos pensees revenaient regulierement au bonheur d'un poêle chaud! Nous avons donc lâchement abandonné Cafayate le dimanche 18 juillet pour fuir vers Córdoba, plus habituée et donc plus équipée contre le froid !

jeudi 22 juillet 2010

Cachi

Cachi est une petite ville de la province de Salta, située à 2280 mètres d'altitude pour à peu près autant d'habitants.
La route pour s'y rendre depuis Salta est encore toute une histoire et fait penser par certains aspects (ses précipices par exemple !) à celle entre Iruya et Humahuaca. On commence par suivre la Quebrada de Escoipe, un chemin étroit encadré par de hautes falaises, serpentant de part et d'autre du río Escoipe, le tout dans une casi jungle. Au bout de quelques kilomètres, on rejoint la bien nommée Cuesta del Obispo (Côte de l'évêque), qui grimpe jusqu'à 3348 mètres d'altitude et débouche sur un paysage type Puna, un haut plateau où commence le Parc National Los Cardones, soit une forêt de cactus à perte de vue.

Sur ce haut plateau débute la Recta Tin Tin (authentique), une route mythique : une droite parfaite de 18 km tracée à plus de 3000 mètres d'altitude par les incas.


On finit quand même par arriver à Cachi et découvrir de jolies rues aux trottoirs démesurément hauts, d'un style très colonial, à première vue bien plus riche que les villes de la province de Jujuy.
Nous sommes arrivés en plein pendant un concours de tricot sur la grand place, les mémés rivalisaient de vitesse pour filer la laine sur leurs quenouilles, super impressionant !

Après avoir avalé notre déjeûner sur la jolie terrasse de l'auberge, nous sommes allés voir le site "Todo lo Nuestro", qui conte le mode de vie des natifs de la région, présentant des reconstructions de leurs maisons, écoles, églises...
Avec le froid qu'il faisait on avait un peu de peine pour eux dans leur petite maison en pierre ouverte aux quatre vents mais une habitante du village nous a rassuré en disant qu'elle n'avait jamais connu un tel hiver (Anne, qu'as-tu fait encore ??).

Le lendemain, jeudi 15 juillet, retour vers Salta (sous la neige cette fois-ci, c'est plus drôle avec les précipices !) avant la prochaine étape, Cafayate !!

lundi 19 juillet 2010

Salta

Salta est une belle ville à l'architecture très coloniale, une des plus importantes du Norte Argentino (presque 500 000 habitants). Elle est le chef-lieu de la province du même nom (en jaune sur la carte).
Blottie au pied du cerro San Bernardo, dotée d'un téléphérique la reliant au sommet de ce dernier, elle nous a beaucoup fait penser à Grenoble et à sa Bastille.




D'autant plus que notre arrivée à Salta a rimé avec l'installation d'une vague de froid polaire (il a neigé plusieurs jours de suite !) qui - comme l'a fait remarquer El Abuelo- constitue un phénomène unique en Argentine depuis 50 ans.

On a un peu souffert. La ville étant plutôt habituée aux 45°C en été et 20°C en hiver, ses auberges de jeunesse sont davantage construites sur le mode tout ouvert autour d'un joli patio que tout regroupé autour de la cheminée.
Nous nous sommes donc réfugiés dans les musées (chauffés) de la ville, et parmi eux le MAAM, ou Musée d'Archéologie de Haute Montagne, qui nous a beaucoup impressionné.
Il présente à ses visiteurs le monde des "sanctuaires d'altitude". Tout au long de leur règne (XVème - XVIème siècle), les incas ont adoré les sommets de la Cordillère. Certains de ces sommets revètent un caractère spécial, tel celui du volcan Llullaillaco qui atteint 6730 m d'altitude.

En mars 1999, une équipe de scientifiques y a découvert les corps de 3 enfants, sacrificiés il y a plus de 500 ans. Ces momies sont exceptionelles dans la mesure où elles ont été parfaitement conservées, congelées dans une atmosphère pauvre en oxygène et protégées des rayons du soleil par une couche de cendre volcanique.
L'une d'entre elles - La Doncella, 15 ans - est exposée dans un caisson recréant les conditions climatiques du sommet du Llullaillaco. Elle est impressionante, on jurerait qu'elle va bouger.
Les photos étant évidemment interdites, en voici une trouvée sur le site du musée (http://maam.culturasalta.gov.ar/)


Voici le déroulement cérémonie qui conduisit à ce sacrifice.
Une des fête les plus importante du calendrier inca était la Capacocha ou Capac Hucha (l'Obligation Réelle) qui avait lieu au moment de la moisson afin de célébrer l'ancétre Mama Huaco qui aurait apporté le premier épi de maïs.
Les plus beaux enfants des 4 coins de l'empire (qui était pas mal grand comme vous pouvez le constater sur la carte ci-dessous) se réunissaient à Cusco (actuel Pérou) où ils étaient en quelque sorte "bénis"et "mariés" par l'Inca, acquérant ainsi le statut de casi divinité. Après les festivités chacun retournait dans son village d'origine, mais plutôt que de suivre la vraie route, ils y allaient en ligne droite, ce qui selon le paysage, pouvait prendre plusieurs mois.


Accueillis avec une grande déférence, vétus des plus riches vêtements, commençait alors l'ascension des 6730 mètres du volcan. Arrivés au sommet, on les saoûlait au chicha (alcool de maïs), ce qui les achevait. Selon la croyance Inca, les enfants ne mourraient pas mais rejoignaient les ancêtres avec lesquels ils surveillaient les alentours du sommet.
La montagne toute entière prenait dès lors une dimension sacrée.

samedi 17 juillet 2010

Les peuples natifs

Un petit article sur les peuples natifs de l'Argentine. Ce n'est pas un sujet facile, les mots sont sujets à controverse, et surtout ce n'est pas un sujet, c'est juste une petit introduction. Désolée papy, je n'avais pas encore publié cet article, mais je n'avais pas oublié les guaranís !!! Et les missions...

Pour commencer, je laisse la place à notre ami Wikipédia, juste pour quelques chiffres et une petite carte bien synthétique. L'Argentine compte actuellement 35 peuples indigènes différents, pour une population totale de 600 329 individus. Parmi ces 600 329 personnes, on compte les descendants directs et la première génération de métissage. Au total, ce chiffre représente 1,6% de la population totale. La carte qui suit permet de situer ces peuples dans l'Argentine actuelle.


Considérons l'Argentine du XVIe siècle.

La Patagonie et la Pampa : des peuples nomades
Commencons par le sud. Les peuples natifs de cette zone, chasseurs-cueilleurs jusqu'à l'arrivée des Espagnols, se caractérisaient par leur nomadisme. J'emploie le passé parce que ces peuples ont presque complètement disparu, résultat de l'arrivée des conquistadores. Le livre Adiós Tierra del Fuego de Jean Raspail est une bonne introduction sur le sujet. On en a déjà parlé au début, et en particulier des réflexions douteuses de Darwin sur ces peuples, si vous vous en rappelez.
Au cours de notre premier mois de voyage, la Cueva de las Manos, encaissée dans un petit canyon verdoyant, nous a permis d'admirer une trace artistique laissée par ces peuples.
Fait étonnant, c'est au sud de l'Argentine que se trouvent les traces les plus anciennes d'une présence humaine. J'étais personnellement restée sur la théorie d'une colonisation de l'Amérique par le Nord, via le détroit de Béring, en faisant ces quelques recherches, une autre théorie se dessine, à creuser...

Les zones centrale, nord-ouest et nord-est : des peuples sédentaires à la culture distincte
Les peuples de ces zones étaient de culture agroalfarera au moment de l'arrivée des Espagnols. Je n'ai pas trouvé la traduction exacte mais on a d'un côté, agro d'agriculture et de l'autre alfarera de poterie.
La différence entre zone centrale/NO et NE est climatique. Les peuples de la première cultivaient le maïs et la pomme de terre, ceux de la seconde le manioc (très bon avec du beurre, faire bouillir pendant un laps de temps très court). Par ailleurs, les peuples du NE devaient affronter une végétation et un climat tropicaux et ont donc dû développer une culture distincte.


L'arrivée des Espagnols dans le NE : la création des missions jésuites

L'arrivée des Espagnols a été vécue différemment par ces peuples, une seule constante : c'était mieux avant.
Les peuples du NE, les Mby'a Guaranís, ont vécu cette intrusion principalement sous la forme de missions jésuites. Au début du 17e siècle, les premières missions ont été créées. Je parlerai plus particulièrement de la mission de San Ignacio, que nous avons visitée il y a quelques jours (le vendredi 2 juillet), sur le chemin de Jujuy. Cette mission se trouve au sud de la province de Misiones où se trouvent les chutes d'Iguazú.


Créée au début du 17e siècle, elle a été abandonnée à la fin du 18e siècle, puis en grande partie détruite au début du 19e siècle. L'abandon par les Jésuites a été décidé par la Couronne Espagnole, qui ne voyait pas d'un très bon oeil le développement économique de ces missions, qui avait tendance à lui filer sous le nez. A son "apogée", cette mission comptait plus de 4500 habitants, organisés selon un plan bien précis. La place centrale, aujourd'hui vaste pelouse paisible, était entourée des viviendas (lieux de vie des Guaranís) de l'église, du cabildo (centre politique de la mission), du cimetière, et des viviendas des Jésuites (joli cloître à l'extérieur duquel ceux-ci faisaient pousser leurs carottes et leurs choux-fleurs, qu'ils se réservaient, chaque culture respectant les habitudes alimentaires de l'autre). Aujourd'hui, les ruines de cette mission dégagent une atmosphère étrange, très reposante.



Les missions ont été abandonnées, mais la culture guaraní est bien vivante, en particulier au Paraguay et dans toute la zone frontière avec l'Argentine. Pour ceux que cela intéresse, j'ai un livre pour enfants sur les contes et les mythes Guaranís, en espagnol :)

La culture est bien vivante et pourtant... Pour illustrer la situation actuelle des indiens Mby'a Guaranís, une autre information tirée du livre "Las venas abiertas de América Latina" d'Eduardo Galeano : dans les années 50, au Paraguay, la Cour Suprême de Justice a fait passé une circulaire rappelant à tous les juges du pays que les Indiens étaient des êtres humains comme les autres. Peu après, le Centre d'Etudes Anthropologiques Catholique d'Asunción a réalisé une enquête sur l'ensemble du territoire : sur 10 Paraguayens, 8 considéraient les Indiens comme des animaux. Les mentalités ont une sacrée inertie...


Un autre peuple : les Tobas

Grâce à Clorinda, j'ai eu une relation privilégiée avec les Tobas de Clorinda. Je pense qu'il faudra que j'y consacre un article entier, mais avant cela il faut que je lise les contes et mythes, pour le moment j'ai lu la version pour enfants :). Pour ceux que cela intéresse, j'ai donc 2 livres de contes/mythes et aussi des thèmes musicaux Tobas. Les enfants du quartier les interprétaient avec Rubén, le frère de Leaz, on en avait tous les larmes aux yeux. L'idée de Patricio est de faire un CD...


Autre actualité sur le sujet pour ceux que cela intéresse : le projet touristique d'un type de la télé argentine archi connu, Trafipan 2000, qui veut déplacer des mapuches, peuple du centre de l'Argentine, pour pouvoir fait passer sa piste de ski...

Voilà des informations un peu éparpillées...

vendredi 16 juillet 2010

Iruya y San Isidro

Sous les encouragements de la - très maternelle - madame Olga de l'auberge à Humahuaca, nous décidâmes de prolonger d'un jour notre séjour dans la région en allant passer une nuit à Iruya, un petit village pas facile d'accès perché à flanc de montagne. Ce fut aussi une façon pour nous de nous enfoncer un peu plus profondément dans un mode de vie qui, même si toujours d'actualité dans les villages de la vallée, est tout de même un peu érodé par les meutes de touristes assoiffés de lainages et d'artisanat indien (dont nous grossissons les rangs).
Iruya est un village posé littéralement à flanc de montagne (2780 m d'altitude) et encerclé par deux fleuves, le Coranzulí - ou Iruya - et le Milmahuasi.





Ses habitants - un petit millier - sont les desendants des Ocloyas, un peuple de l'éthnie Kolla et vivent principalement de la vente et du troc de patate, de maïs, d'oies, de chèvres avec les villages des contrées voisines et, plus récemment, du tourisme.

Pour y arriver nous avons dû suivre en bus (précolombien lui aussi) une piste tourmentée à travers la Puna argentine, passer un col à 4000 m, redescendre, traverser la frontière Jujuy/Salta, le tout sans oublier d'attacher son estomac !

Nous sommes arrivés vers midi, en plein pendant le défilé du 9 de julio (Indépendance officielle de l'Argentine), pile poil pour voir parader le tracteur, l'ambulance, la voiture de police, les équipes de foot et les gauchos de la ville.


Après ces réjouissances, nous sommes descendus dans le lit de l'Iruya pour une superbe balade jusqu'à San Isidro, un autre petit village indigène de 350 âmes (âme depuis la controverse de Valladolid) à quelques 8km en amont, histoire de semer les derniers gringos encore présents.
C'était très très beau, le sentier remonte doucement le río, le traversant régulièrement via de petits ponts en grosses pierres multicolores, les différents sommets défilent et se superposent dans l'axe du canyon, chacun d'une couleur différente... inoubliable.



Arrivés à San Isidro vers 16h, nous nous baladâmes un peu dans le village, regardant ses habitants monter à dos d'âne les vivres ramenées d'Iruya. Puis nous nous sommes dépêchés de rentrer pour échapper à la nuit glacée.
Le lendemain, retour à Humahuaca à 6h du mat.

jeudi 15 juillet 2010

La Quebrada pas à pas

Mercredi 7 juillet, première étape dans cette Quebrada : Tilcara.
Charmant petit village connu pour sa Pucará, forteresse utilisée par les indiens pour surveiller les alentours.
Enfin, au vu de l'état de nos gambettes (après la marche dans le parc Calilegua), ce que l'on a le plus apprécié ce sont les tamales (pâte de maïs et de viande séchée enroulée dans des feuilles de maïs) dégustés à l'ombre dans un jardin de cactus.


Sitôt la visite terminée, nous avons filé au chef lieu du canton, à savoir la ville de Humahuaca (2950m d'altitude pour 11300 habitants). Là, nous avons écumé avec application tous les étalages d'artisanat de la ville. Bilan : 28 pulls, 36 tapis, 14 nappes, 640 "Ahlala je vois vraiment pas comment tout ça va rentrer dans la valise !!" Bon, du coup on ne sait pas bien si l'on doit appeler cela "échange culturel" ou "shopping".

Mais bon nous avons tout de même bien profité de cette jolie ville aux rues pavées et aux maisons d'adobe et de pierre. On a même vu un saint-automate qui sort de l'église tel un coucou tous les jours à midi. Il faisait un peu peur à secouer sa croix au-dessus de nos têtes mais il avait pas l'air méchant.

Le lendemain, nous sommes montés vers Iruya et San Isidro : cf article suivant

Après une nuit (mouvementée en ce qui me concerne), les filles ont mit le cap vers Purmamarca voir le fameux Cerro de los Siete Colores ainsi que les Salinas Grandes, vaste désert de sel toujours en exploitation.



Nous nous sommes retrouvés le soir à San Salvador de Jujuy avant de descendre tous ensemble le lendemain (samedi) vers Salta, à peine à 150 km plus au Sud.

lundi 12 juillet 2010

La Quebrada de Humahuaca

La Quebrada de Humahuaca est une profonde vallée de 155 km parcourue par le Río Grande dans la province de Jujuy, au niveau du Tropique du Capricorne.
Elle fut déclarée patrimoine mondial de l'humanité en juillet 2003 par l'UNESCO, ceci tant pour ses splendides paysages que pour son patrimoine culturel unique.
Je m'explique.

Le patrimoine culturel

Plus densément peuplée que les hauts plateaux arides de la Puna environnants, cette vallée fertile constitue une voie de communication naturelle depuis 10.000 ans entre l'altiplano bolivien et les plaines argentines.
Les nombreux villages qui la jalonnent conservent beaucoup de vestiges précolombiens et coloniaux, et sont peuplés des descendants des indiens de la région ce qui la rend bien plus proche de la Bolivie ou du Pérou que du reste de l'Argentine où les indiens ont pour la plupart été exterminés.

La population est effectivement bien plus typée par ici : les hommes coquean (se calent une boule de feuille de coca dans la bouche) pour éviter l'apunamiento (le mal de la Puna, dû à l'altitude), les mamies sont toutes mignonnes dans leurs lainages colorés et leur chapeau à fleur (comme dans les livres !), les bébés sont trop beaux dans leurs petits ponchos... Le revers de la médaille est qu'il nous est apparu bien plus difficile d'entrer en contact avec eux qu'avec le reste de l'Argentine : loin de la chaleur des argentins, la méfiance vis à vis du nouveau venu est de mise.

Ses paysages

Ce canyon est le témoin d'une géologie, une géomorphie ainsi qu'une hydrologie uniques qui donnent lieu à un relief singulier. Formé dans le dernier million d'années de l'histoire de la planète, il conserve en son sein des roches vieilles de presque 600 millions d'années.
L'exubérante végétation du sud de la Quebrada cède rapidement la place à un paysage de cactus (los Cardones) et de steppe. De fortes pentes connectent les hautes montagnes latérales avec son lit. Le Río Grande y court, alimenté par de nombreux affluents. Ses murs sont taillés dans la Cordillère Orientale, soit entre la Puna et les Sierras Subandines et sont composés de roches profondes, ramenées à la surface par de violents mouvements tectoniques. Ces strates sont des échantillons de terrains géologiques d'âges très différents, posées l'une par dessus l'autre, telles des cartes taillées par un géant magicien.

Les jeux de ces failles imbriquées et des nombreuses couleurs des roches composent des scènes surréalistes telle la "Montagne aux sept couleurs" de Purmamarca. S'y superposent des coupes de terrains d'origine marine, continentale, précambrienne, paléozoïque, terciaire, fossile, calcaire... L'oxyde de fer cimente le tout, faisant ressortir plus de dix tonalités différentes de verts, gris, rouges, violets, jaunes...


N.B : les photos du cerro siete colores et de la dame à la feuille de coca ne sont pas de nous. Gros bisous