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lundi 19 juillet 2010

Salta

Salta est une belle ville à l'architecture très coloniale, une des plus importantes du Norte Argentino (presque 500 000 habitants). Elle est le chef-lieu de la province du même nom (en jaune sur la carte).
Blottie au pied du cerro San Bernardo, dotée d'un téléphérique la reliant au sommet de ce dernier, elle nous a beaucoup fait penser à Grenoble et à sa Bastille.




D'autant plus que notre arrivée à Salta a rimé avec l'installation d'une vague de froid polaire (il a neigé plusieurs jours de suite !) qui - comme l'a fait remarquer El Abuelo- constitue un phénomène unique en Argentine depuis 50 ans.

On a un peu souffert. La ville étant plutôt habituée aux 45°C en été et 20°C en hiver, ses auberges de jeunesse sont davantage construites sur le mode tout ouvert autour d'un joli patio que tout regroupé autour de la cheminée.
Nous nous sommes donc réfugiés dans les musées (chauffés) de la ville, et parmi eux le MAAM, ou Musée d'Archéologie de Haute Montagne, qui nous a beaucoup impressionné.
Il présente à ses visiteurs le monde des "sanctuaires d'altitude". Tout au long de leur règne (XVème - XVIème siècle), les incas ont adoré les sommets de la Cordillère. Certains de ces sommets revètent un caractère spécial, tel celui du volcan Llullaillaco qui atteint 6730 m d'altitude.

En mars 1999, une équipe de scientifiques y a découvert les corps de 3 enfants, sacrificiés il y a plus de 500 ans. Ces momies sont exceptionelles dans la mesure où elles ont été parfaitement conservées, congelées dans une atmosphère pauvre en oxygène et protégées des rayons du soleil par une couche de cendre volcanique.
L'une d'entre elles - La Doncella, 15 ans - est exposée dans un caisson recréant les conditions climatiques du sommet du Llullaillaco. Elle est impressionante, on jurerait qu'elle va bouger.
Les photos étant évidemment interdites, en voici une trouvée sur le site du musée (http://maam.culturasalta.gov.ar/)


Voici le déroulement cérémonie qui conduisit à ce sacrifice.
Une des fête les plus importante du calendrier inca était la Capacocha ou Capac Hucha (l'Obligation Réelle) qui avait lieu au moment de la moisson afin de célébrer l'ancétre Mama Huaco qui aurait apporté le premier épi de maïs.
Les plus beaux enfants des 4 coins de l'empire (qui était pas mal grand comme vous pouvez le constater sur la carte ci-dessous) se réunissaient à Cusco (actuel Pérou) où ils étaient en quelque sorte "bénis"et "mariés" par l'Inca, acquérant ainsi le statut de casi divinité. Après les festivités chacun retournait dans son village d'origine, mais plutôt que de suivre la vraie route, ils y allaient en ligne droite, ce qui selon le paysage, pouvait prendre plusieurs mois.


Accueillis avec une grande déférence, vétus des plus riches vêtements, commençait alors l'ascension des 6730 mètres du volcan. Arrivés au sommet, on les saoûlait au chicha (alcool de maïs), ce qui les achevait. Selon la croyance Inca, les enfants ne mourraient pas mais rejoignaient les ancêtres avec lesquels ils surveillaient les alentours du sommet.
La montagne toute entière prenait dès lors une dimension sacrée.

3 commentaires:

  1. "Une vague de froid polaire" au niveau du tropique du capricorne!!!.On en arriverait à ne plus croire au réchauffement de la planète.Le comble serait que le cerro Toco de l'atacama ait connu le même phènomène neigeux:ce n'est pas tellement loin.Vos pulls ont du bien vous servir et attènuer un peu les désagrèments de la situation.Nous avons admiré avec tristesse la Doncella:bien tristes rites religieux.A+.El Abuelo.

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  2. il est temps que vous rentriez, avant de dérégler complètement la météo argentine !
    Très impressionnante, la jeune fille sacrifiée, c'est terrible de l'exposer ainsi 500 ans après…
    Merci pour tous ces articles intéressants,
    bisous à tous les 3
    Elisabeth

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  3. je parcours votre blog en vitesse, ayant enfin de nouveau une connexion..nous avons malheureusement aussi vu une "jeune fille sacrifiée à Arequipa, sur le volcan Misti au Pérou ...Juanita-elle a été nommée comme cela par son découvreur en 1995- est conservée pour l'éternité pareillement. Mais elle est plus abîmée. Tristes tropiques...
    j'ai hâte de vous revoir
    françoise

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