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samedi 17 juillet 2010

Les peuples natifs

Un petit article sur les peuples natifs de l'Argentine. Ce n'est pas un sujet facile, les mots sont sujets à controverse, et surtout ce n'est pas un sujet, c'est juste une petit introduction. Désolée papy, je n'avais pas encore publié cet article, mais je n'avais pas oublié les guaranís !!! Et les missions...

Pour commencer, je laisse la place à notre ami Wikipédia, juste pour quelques chiffres et une petite carte bien synthétique. L'Argentine compte actuellement 35 peuples indigènes différents, pour une population totale de 600 329 individus. Parmi ces 600 329 personnes, on compte les descendants directs et la première génération de métissage. Au total, ce chiffre représente 1,6% de la population totale. La carte qui suit permet de situer ces peuples dans l'Argentine actuelle.


Considérons l'Argentine du XVIe siècle.

La Patagonie et la Pampa : des peuples nomades
Commencons par le sud. Les peuples natifs de cette zone, chasseurs-cueilleurs jusqu'à l'arrivée des Espagnols, se caractérisaient par leur nomadisme. J'emploie le passé parce que ces peuples ont presque complètement disparu, résultat de l'arrivée des conquistadores. Le livre Adiós Tierra del Fuego de Jean Raspail est une bonne introduction sur le sujet. On en a déjà parlé au début, et en particulier des réflexions douteuses de Darwin sur ces peuples, si vous vous en rappelez.
Au cours de notre premier mois de voyage, la Cueva de las Manos, encaissée dans un petit canyon verdoyant, nous a permis d'admirer une trace artistique laissée par ces peuples.
Fait étonnant, c'est au sud de l'Argentine que se trouvent les traces les plus anciennes d'une présence humaine. J'étais personnellement restée sur la théorie d'une colonisation de l'Amérique par le Nord, via le détroit de Béring, en faisant ces quelques recherches, une autre théorie se dessine, à creuser...

Les zones centrale, nord-ouest et nord-est : des peuples sédentaires à la culture distincte
Les peuples de ces zones étaient de culture agroalfarera au moment de l'arrivée des Espagnols. Je n'ai pas trouvé la traduction exacte mais on a d'un côté, agro d'agriculture et de l'autre alfarera de poterie.
La différence entre zone centrale/NO et NE est climatique. Les peuples de la première cultivaient le maïs et la pomme de terre, ceux de la seconde le manioc (très bon avec du beurre, faire bouillir pendant un laps de temps très court). Par ailleurs, les peuples du NE devaient affronter une végétation et un climat tropicaux et ont donc dû développer une culture distincte.


L'arrivée des Espagnols dans le NE : la création des missions jésuites

L'arrivée des Espagnols a été vécue différemment par ces peuples, une seule constante : c'était mieux avant.
Les peuples du NE, les Mby'a Guaranís, ont vécu cette intrusion principalement sous la forme de missions jésuites. Au début du 17e siècle, les premières missions ont été créées. Je parlerai plus particulièrement de la mission de San Ignacio, que nous avons visitée il y a quelques jours (le vendredi 2 juillet), sur le chemin de Jujuy. Cette mission se trouve au sud de la province de Misiones où se trouvent les chutes d'Iguazú.


Créée au début du 17e siècle, elle a été abandonnée à la fin du 18e siècle, puis en grande partie détruite au début du 19e siècle. L'abandon par les Jésuites a été décidé par la Couronne Espagnole, qui ne voyait pas d'un très bon oeil le développement économique de ces missions, qui avait tendance à lui filer sous le nez. A son "apogée", cette mission comptait plus de 4500 habitants, organisés selon un plan bien précis. La place centrale, aujourd'hui vaste pelouse paisible, était entourée des viviendas (lieux de vie des Guaranís) de l'église, du cabildo (centre politique de la mission), du cimetière, et des viviendas des Jésuites (joli cloître à l'extérieur duquel ceux-ci faisaient pousser leurs carottes et leurs choux-fleurs, qu'ils se réservaient, chaque culture respectant les habitudes alimentaires de l'autre). Aujourd'hui, les ruines de cette mission dégagent une atmosphère étrange, très reposante.



Les missions ont été abandonnées, mais la culture guaraní est bien vivante, en particulier au Paraguay et dans toute la zone frontière avec l'Argentine. Pour ceux que cela intéresse, j'ai un livre pour enfants sur les contes et les mythes Guaranís, en espagnol :)

La culture est bien vivante et pourtant... Pour illustrer la situation actuelle des indiens Mby'a Guaranís, une autre information tirée du livre "Las venas abiertas de América Latina" d'Eduardo Galeano : dans les années 50, au Paraguay, la Cour Suprême de Justice a fait passé une circulaire rappelant à tous les juges du pays que les Indiens étaient des êtres humains comme les autres. Peu après, le Centre d'Etudes Anthropologiques Catholique d'Asunción a réalisé une enquête sur l'ensemble du territoire : sur 10 Paraguayens, 8 considéraient les Indiens comme des animaux. Les mentalités ont une sacrée inertie...


Un autre peuple : les Tobas

Grâce à Clorinda, j'ai eu une relation privilégiée avec les Tobas de Clorinda. Je pense qu'il faudra que j'y consacre un article entier, mais avant cela il faut que je lise les contes et mythes, pour le moment j'ai lu la version pour enfants :). Pour ceux que cela intéresse, j'ai donc 2 livres de contes/mythes et aussi des thèmes musicaux Tobas. Les enfants du quartier les interprétaient avec Rubén, le frère de Leaz, on en avait tous les larmes aux yeux. L'idée de Patricio est de faire un CD...


Autre actualité sur le sujet pour ceux que cela intéresse : le projet touristique d'un type de la télé argentine archi connu, Trafipan 2000, qui veut déplacer des mapuches, peuple du centre de l'Argentine, pour pouvoir fait passer sa piste de ski...

Voilà des informations un peu éparpillées...

1 commentaire:

  1. MerciPopo.Je vois que la mission du disciple de Saint Ignace n'a pas èté oubliée et que sa restauration a été bien faite.Dans l'avenir,j'espère,je pourrai me documenter un peu plus sur le peuple TOBA.Bisous.el abuelo papifont.

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