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vendredi 5 février 2010

Averse

Coucou !
Il parait qu´un blog, c'est fait pour tout et rien dire. Aujourd´hui, je vous propose du n´importe quoi. Le message était au départ pour Pauline. Je ne sais pas s´il a sa place ici. Je le retirerai si vous me convainquez du contraire.

Aujourd'hui j'ai vu une jeune fille mendiante, assise par terre, à se balancer avec sa fille sur les genoux... Pour moi, c'est un signe de grande souffrance. Un symbole terrible. Alors, depuis une heure, je réflechis sur pourquoi je suis ici, dans ce pays, qui comme le notre, exploite et tue une partie de ses habitants. Une part de moi voudrait fermer les yeux et l'esprit, l'autre crie de lever la tête et d'oser non seulement regarder la vérite en face mais de l'affronter. Oser dire que, oui, je suis complice. De par ma naissance. Oui, je pollue en avion pour voyager, achète des fringues fabriques par des enfants en Chine et qui ont fait 4 fois le tour de la planète avant d'arriver à ma porte pcq c'est moins cher. Oui, mes sous sont dans une banque francaise, qui soutient des projets monstrueux (http://www.secretsbancaires.fr/#/fr/Banques/Societe%20Generale) et une économie déshumanisée où la rentabilité oscille entre "vendre a tout prix notre trop-plein" et "produire plus, plus vite". Oui, je suis consciente et la réalité est difficilement supportable.


Je suis en quête d'un autre monde où les jeunes filles ne se balancent plus sur elles mêmes pcq la souffrance est trop importante. Je le cherche partout et le trouve nulle part. Pourquoi a-t-on toujours besoin d'avoir plus ? Pourquoi les enfants prennent plaisir à avoir un pistolet en plastique dans les mains ? Nos déséquilibres sont ils vraiment moteur ? Saviez vous que le peuple des guaranis qu'on s'applique méthodiquement à tuer, s'est sauvé temporairement de l'extermination par leur fabrication d'instruments de musique européens de grande qualité ? Ils ont refusé tout le reste. Même la guerre.

Je crois que j'aimerais voir les fleurs pousser sous mes pas. Je rêve, et ne rêve pas. Dois-je accepter qu´être simplement consciente, manifester contre un gouvernement qui supprima il y a peu l'organisme public contre les arnaques et publicités mensongères (la Direction Générale de la Concurrence, Consommation et Répréssion des Fraudes, démantelée le 8 décembre 2009), soutient les firmes internationales à force de mariage, de baptême, de vente des services publiques pour aider des banques qui deux mois plus tard font des bénéfices (!!!!!!) et qui ne m'écoute pas, c'est déjà beaucoup ? N'est ce pas trop peu ? Par où attaquer le serpent ?

Je n'ai pas de réponse. Je n'ai aucune solution dans les mains. Mais j'ose croire, j'ose savoir que les puissants "ne sont grands que parce que nous sommes à genoux " (de la Boetie). Sauriez vous me rejoindre ?

12 commentaires:

  1. Oui oui laisse-nous le temps d'arriver, j'ai rajouté dans mes bagages de la laine de moutons bretons et mes aiguilles à tricoter, comme ça on pourra se tricoter des jolies petites culottes. Et on pourra aussi se servir des aiguilles comme arme face aux réactions des Argentins quand ils apprendront que pour sauver la planète on a décidé de devenir végétarien. Pour le retour, le cargo c'est pas simple, faut jeter un coup d'oeil du côté des kayaks... Je pense que si l'on part c'est pour réfléchir à tout cela et à bien d'autres choses en découvrant une nouvelle culture, en parlant avec des gens au quotidien différent du nôtre. Le but de ce voyage c'est pour nous d'élargir le champ de vision, sans jugement, pour grapiller ça et là des éléments de compréhension.

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  2. Avoir conscience de ces choses là est nécessairement une démarche active vu que ces informations ne sont pas disponibles dans les médias ordinaires.
    La conscience précède la compréhension qui précède l'action.
    Elle n'est pas suffisante, c'est un premier (grand) pas.
    Je ne sais pas non plus le meilleur chemin pour un second pas. Je ne sais pas s'il y en a un meilleur.

    Par contre je sais que tu as un très très beau style. Pis d'autres très très belles choses aussi.

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  3. Ma très chère Anne, tu sais bien combien je t'aime, mais ce message, non! La première réaction qui me vient c'est de te dire 'arrête', on dirai mon journal intime quand j'étais en cinquième. Oui les hommes ne sont pas des anges, c'est pas aujourd'hui que tu t'en rends compte! Vivre, en tant qu'humain, ça pollue, indubitablement. Quand on joue aux cartes, on ne rêve pas "ha, si seulement je n'avais que des as!", on joue avec ce qu'on a. Tu connais les règles, tu as un très beau jeu, tu vas faire une belle partie. Je ne doute pas de toi. Tu as raison de faire appel, je suis sûr que tu trouveras de bons partenaires. Mais tu sais bien que c'est un jeu qu'on ne peut pas gagner, car jamais il n'y aura que des as. Je t'embrasse fort.

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  4. Si un tricheur distribuais un jeu qui, par hasard, te favorise à l'inverse de la majorité des autres joueurs et que tu remarquais la supercherie, ne ferais-tu pas tout pour redistribuer les cartes ?

    Bien sûr, tout le monde n'aura jamais que des as mais tu pourrais jouer sans honte.

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  5. Mais qu'est-ce que je raconte moi ?
    La vie n'est pas un jeu de carte, la donne ne doit rien au hasard et c'est le rôle de la civilisation de la rendre la plus humaine possible, qu'est-ce que c'est que cette métaphore pourrie ?

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  6. excuse moi Antoine, il y a un mal entendu. Le jeu de carte ne fait pas la métaphore de la richesse des gens, mais de leur capacité l'empathie leur générosité... les chinois qui bossent pour faire des jeux en plastique, les banques etc c'est les decisions de personnes qui exploitent les systèmes et le monde dont Anne rêve existerai peu être si l'homme n'était pas l'homme mais ce que j'appelle "un jeu avec que des as". Tu parles de civilisation "humaine" dans un sens merveilleux, peut être est-ce à cet endroit là où nous ne nous comprenons plus.

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  7. Il serait bon et agréable que tout soit tout rose. Ce n'est pas le cas. A nous de faire à notre mesure, si nous le souhaitons.
    "Il ne nous est jamais demandé plus que nous ne pouvons."
    Gros bisous sœurette, prends soin de toi


    Une autre phrase qui me trotte en tête :"Au jeu des différences, sort ce qui nous rassemble." Tout droit sortie d'un voyage à la Chine...

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  8. Merci pour cette précision Oriane et excuse moi, j'avais effectivement mal compris.
    Mais je reste moins fataliste que toi, je pense qu'il est possible de créer un monde différent. Je pense même que l'on n'a pas le choix si l'on veut habiter cette planète encore quelques siècles.
    Le cri d'Anne, aussi infantile qu'il puisse être, maintient éveillé.
    La meilleure preuve est la discussion que nous tenons en ce moment.

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  9. juste pour dire que j'ai bien lu les derniers messages et que je suis contente que le mal entendu soit dissipé. Je crois aussi qu'on peut changer des choses mais faut être conscient de ses limites comme le dit très justement Vincent. Ce que vous allez faire en Argentine va sûrement faire du bien à plein de gens, ça n'est pas rien. Je suis de tout coeur avec vous.

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  10. Je ne sais pas s'il fera du bien à plein de gens, mais je pense que ce voyage nous fera beaucoup de bien à nous !
    Plein de bisous :)

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  11. Conscience, Comprehention, Action

    J'apporte ma pierre à l'édifice de nos consciences:

    Voici une conférence à propos de l'energie et de l'impact humain sur le climat qui m'a beaucoup boulversé.

    http://storage02.brainsonic.com/customers2/entrecom/20080227_Spie/session_1_fr_new/files/index.html


    Ici ou ailleurs, je crois suivre le chemin de vos pensées.

    C'est d'abord contre nous même qu'il faudra se battre avant de pouvoir lutter, avec notre propre soutient, pour la défense de nos idéaux.


    carpe diem carpe horam

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  12. Le cynisme de la psychanalyse, sa pensée des pulsions archaïques chez l'homme serait une réponse pertinente Anne.
    Moi, ton texte m'amuse un peu, parce que je suis en plein dans Freud. Il parle au sujet des enfants de "stade sadique anal", de "pervers polymorphe", de l' "oedipe"... Alors avant de répondre à la question "pouquoi un enfant joue-t-il avec une arme en plastique", je réponds qu'on nait dans la peur, qu'on est nu et sans plus de moyens de survie. Je suis certain qu'un enfant commence avec la haine au ventre en arrivant sur terre.
    Mais ce qui compte selon moi, c'est la souplesse de l'esprit humain et sa capacité, relative sans doute, à sublimer ses affects. Un peu d'agressivité permet aussi de faire face au monde dans lequel on vit!
    Le jeu de cet enfant sur les genoux de sa mère n'est pas si pitoyable que cela sans doute.
    Je suis toujours plus affecté par la laideur que par la douleur. Je parle de ce qu'on peut ressentir comme étant laid, hein!
    N'oubliez pas de regarder d'autres manières cet autre monde: regardez en haut et par terre!!

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