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jeudi 25 février 2010

La Ruta 40

Dimanche matin dernier, nous avons la larme à l'oeil fait nos adieux au Fitz Roy pour prendre le bus, direction Los Antiguos, soit un peu plus de 400 km de route.
400 km, c'est un peu la porte à côté me direz-vous, dans un pays de plus de 4000 km de long !
Oui mais voilà, il s'agit de 400 km de la route 40.
Il s'agit d'une route un peu...spéciale, si spéciale que certains se rendent en Argentine spécialement pour la parcourir. Elle fait plus de 5 224 km, commençant en Patagonie au niveau de la mer, traversant 20 parcs nationaux, 18 cours d'eau importants, reliant 27 cols andins et montant jusqu'à un peu plus de 5 000 mètres d'altitude.
Sur la carte si dessous elle apparait en rouge et vous pouvez voir notre trajet, grosso modo entre El Calafate et Perito Moreno, au Sud-Ouest



Cette partie de la Ruta 40 est à 90% une piste chaotique traversant une pampa désertique, peuplée de choiques (sorte d'autruches) et de guanacos (un peu comme des lamas mais moins poilus) qui détalent à notre passage. La végétation est quasi exclusivement composée de petites touffes d´herbes piquantes, le vent provoqué par l'absence de relief et la sécheresse ne permettant pas aux arbres de pousser.



Le bus ne pouvant décemment pas dépasser le 40 km/h au vue de l'état de la piste, nous avons eu le temps d'admirer le paysage, étonnamment fascinant... Enfin de tenter d'admirer parce que vu l'état du bus, ce n'était pas chose aisée !
Comme vous pouvez le voir, le bus était entièrement recouvert de poussière du trajet précédent, ce qui a provoqué la colère de certains passagers, qui ont commencé à fomenter une mutinerie.



Alors les argentins étant naturellement difficiles à comprendre, lorsqu'ils s'engueulent ça devient mission impossible. J'ai vaguement compris "On n'est pas du bétail" et "Si vous voulez vous pouvez toujours déposer une réclamation" mais j'ai dû rater l'essentiel.
Toujours est-il qu'au bout de quelques minutes le bus s'est arrêté et toutes les vitres ont été laveés. Toutes ? Non car les dernières, celles du fond du bus (les notres) étaient trop petites pour la raclette et nous avons cahin-caha poursuivi notre périple derrière une pellicule de boue.



Le bus bondissait joyeusement d'un nid de poule à un autre, si bien qu'il était impossible de lire ou de se livrer à une quelconque activité impliquant un tant soit peu de stabilité.
Toutes les 3-4 heures, le bus s'arrêtait dans une station service perdue au milieu de la pampa, à mille milles de tout lieu habité. Les familles qui tiennent ces établissements doivent vraiment avoir une vie étrange !
Voici une photo prise dans l'estancia "La Siberia", un concentré de famille argentine traditionelle : les jeunes jouent au foot pendant que les vieux (au fond) boivent le mate et faisant griller un mouton, épluché et planté devant un feu de bois. Il y avait même un tatou en train de dormir au fond de la poubelle !



Puis le bus reprenait sa route, s'arrêtant et reculant de temps en temps pour prendre de l'élan afin de franchir une grosse flaque sortie de nul part.
Finalement, au bout de 15 (longues) heures, nous arrivâmes à bon port.

C'aurait pu être pire, la señora de l'albergue où nous avons dormi nous a raconté que la semaine dernière il avant tant plu que le bus n'arrêtait pas de s'embourber et que les passagers devaient régulièrement descendre pour pousser. Ils ont mis 25 heures pour arriver.

7 commentaires:

  1. Terrible cette aventure! Et très bien racontée! J'ai l'impression d'avoir le mal au coeur du bus!

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  2. Quel gout ça à le Tatou?

    PapaPopo

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  3. Horreur, J'ai mis un accent à 'a'
    Merci de corriger

    PàpàPôpô

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  4. Merci beaucoup pour l'évasion!(ça fait du bien en période de révision) Vos photos sont géniales!

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  5. Alors là je me suis imaginé le petit avion (ou plutôt le bus) et la musique, et avec vos photos, je m'y croyais ! Super ! Merci !! J'espère que vous arrivez à photographier la faune sauvage (pas facile avec les vitres cracra !) mais faut laisser dormir les petits tatous !! Le ciel bleu surtout nous fait vraiment envie en ce moment.
    Marraine-Annick

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  6. Roselyne D. A Pauline
    Grâce à Joël, je viens d'avoir accès à ton blog,Je vais pouvoir te suivre dans ton aventure avec tes copains.Je me mets à la lecture

    Bon vent

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  7. Vous êtes bien courageux. L'histoire est très bien racontée. Sinon juste un petit coucou a Pauline.
    Profitez au maximum de cette aventure qui a l'air si extraordinaire.
    Bisous
    Audrey

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